Mercredi 21 février 2018
Après les annonces gouvernementales : la colère monte chez les enseignants, « une
vraie colère »
Aurélien Turlan est professeur d’histoire-géographie au collège Pierre Norange de St Nazaire. Il coordonne l’activité des sections syndicales FO des lycées et collèges de la zone de l’UL.
Infonz : le gouvernement a annoncé de profondes modifications des conditions d’obtention du baccalauréat et de l’accès à l’enseignement supérieure en
facultés.
Aurélien : oui et les deux sont liées. Si auparavant le bac était la porte d’entrée à la fac, ce ne sera plus le cas. D’une part ce diplôme serait
profondément dévalué et nous irions d’autre part vers une sélection à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Ces annonces inquiétantes pour les lycées et étudiants, ont été suivies d’appels
intersyndicaux à mobilisation – sans doute un peu précoces - les 1er et 6 février : en réalité nous n’en sommes qu’au tout début.
Infonz : en quoi consistera cette sélection d’entrée à l’université ?
Aurélien : pour y accéder, le lycéen devra faire une liste de 10 vœux d’études supérieures, sans d’ailleurs pouvoir les modifier par la suite. Pour chacun
il devra écrire une lettre de motivations.
Les universités décideront …. en fonction des places disponibles. Le risque d’inégalités des chances est évident : les universités pourront faire leur marché de façon opaque. Les critères
affichés sont en effet totalement flous et sources de subjectivité : « motivation », « ouverture sur le monde », « engagement associatif » …. Il faut ajouter que certains parents avertis pourront
aider leurs enfants dans le choix des vœux et pour la rédaction des lettres de motivation, alors que bien d’autres ne le pourront pas.
Infonz : les enseignants des lycées auront-ils un rôle à jouer ?
Aurélien : oui, ils devront donner un avis sur chaque vœu de chacun de leurs élèves, ce qui n’est pas leur rôle. Et puis, imagine le conseil de classe de
fin d’année : avec en moyenne 35 élèves et en plus de compléter les bulletins, il faudra donner des avis sur chacun des 10 vœux de chaque élève soit 350 avis ! Si on dit 1 mn par vœu ça fait 350
mn soit près de 6 heures ! Impossible de faire les choses correctement, ce serait de l’abattage et on ne pourra pas passer le temps nécessaire pour examiner sereinement les vœux.
Infonz : que sait-on du futur baccalauréat ?
Aurélien : il s’inscrira dans une « réforme » complète de l’enseignement au lycée, avec la disparition des filières. Jusqu’en terminale, il y aurait un
tronc commun : histoire géo – anglais – deuxième langue – philo – éducation physique et sportive et « démarche scientifique ». Ce tronc commun comprendrait moins d’heures d’enseignement
qu’aujourd’hui : 12 heures en terminale pour l’ensemble des matières. Note qu’actuellement nous disposons de 3 h pour seulement l’histoire géo …. Par semestre, le lycéen choisirait de plus : - 2
matières dites « majeures » couplées : par exemple maths et physique chimie ou économie et histoire géo … - 1 autre matière dite « mineure » par exemple une langue vivante. A cela s’ajouterait 2
h par semaine « d’accompagnement à l’orientation » : le concept est pour l'instant très flou : est-ce uniquement de l'orientation ou bien y aura-t-il aussi du soutien pour les élèves ? Les
conseillers d’orientation seraient concomitamment supprimés. Pour se former à cette « matière », les enseignants se formeraient eux-mêmes sur internet … sur leur temps personnel.
Pour le SNFOLC, c’est parfaitement clair : ils veulent aller vers des bac « maison » à valeur différente selon les établissements.
Infonz : donc des changements profonds pour les profs …
Aurélien : nous faisons en ce moment énormément de réunions d’explications et nous sommes très bien reçus. Les enseignants sont très demandeurs car,
au-delà des annonces dans les médias, il n’y a aucune communication officielle. Qui plus est nous ressentons un vrai mépris de la part du ministère que ne s’embarrasse d’aucune concertation. Les
collègues sont extrêmement inquiets pour leur métier, compte tenu notamment de la variation sur l’année scolaire du nombre d’élèves de leur classe. Ils craignent fort par exemple que les matières
« couplées » ne leur imposent la polyvalence dans les enseignements. Nous ne doutons pas au SNFOLC que la motivation essentielle de ce bouleversement - enrobé d’un affichage de bonnes intentions
- soit en réalité la suppression de postes de professeurs (peut-être jusqu'à 25000 !). Au fur et à mesure de nos explications, on sent que la colère monte …. Une vraie colère. Cette grande
campagne d’informations en cours du SNFOLC est absolument indispensable pour réussir une mobilisation forte, laquelle ne manquera pas, tant l’enjeu est important.
Infonz : il y a eu aussi les annonces gouvernementales concernant les fonctionnaires en général …
Aurélien : oui, la possible suppression de 25 000 postes d’enseignants c’est une des « contributions » aux 120 000 suppressions de postes de
fonctionnaires annoncées. L’accélération proclamée des embauches de contractuels, passe sous silence les problèmes que cette politique engendre déjà dans l’enseignement secondaire. A savoir, des
difficultés bien réelles à recruter des profs à 1300 € par mois ; dans certaines matières comme le français c’est impossible. Les personnes qualifiées trouvent aisément, ailleurs, des emplois
mieux payés. A contrario certaines matières sont enseignées par des salariés n’ayant aucune des qualifications nécessaires …. Au final cette obsession à vouloir remplacer les enseignants formés à
statut, par des salariés contractuels conduit à ne pas pourvoir des postes et ce sont les élèves qui sont lésés ! Par ailleurs, je doute fort que l’encouragement aux départs volontaires marche :
même si ça se dégrade, les profs restent attachés à leur métier. Quoiqu’il en soit nous relayons l’appel à la grève et manifestations du 22 Mars lancés par les fédérations de fonctionnaires FO,
CGT, FSU, CFTC, Solidaires, CGC et FAFP.
Infonz : comment se porte le SNFOLC ?
Aurélien : très bien. Nous sommes présents – à des degrés divers - dans tous les lycées et presque tous les collèges, ce qui n’était pas le cas il y a 4/5
ans. Nos tournées et nos réunions d’informations sont appréciés des collègues à tel point que nous sommes de plus en plus sollicités pour venir faire des AG, comme récemment à La Baule. Nous nous
attachons aussi à répondre aux affaires qui nous sont confiées : comme les conflits, de plus en plus fréquents avec des chefs d’établissement ; les répartitions d’horaires ; les demandes de
mutation qui se heurtent aux « profils » imposés dans certains établissement …
1) Délégués Départementaux de l’Education Nationale.
Pour contacter Aurélien :
Tél : 06 63 82 12 34
Mail : aurelturlan@gmail.com
Réunion des enseignants Force Ouvrière
du second degré
Réunion, le 11 octobre à l’Union Locale, des enseignants du second degré de St Nazaire et environs, en présence d’Hélène Macon secrétaire départementale du SNFOLC.
Sous la présidence de Jérôme Guyon assisté
d’Aurélien Turlan, les participants ont fait un tour d’horizon de la situation dans
différents établissements : collège Pays Blanc de Guérande – collège Pierre Norange de St Nazaire – collège René Guy Cadou de Montoir – collège Albert Vinçon – lycée Galilée à Guérande –
lycée Aristide Briand à St Nazaire. Des collègues retraités ont aussi témoigné de leur situation.
Les constats :
- Un nombre assez notable de professeurs non-remplacés depuis le début de l’année : un professeur de français au collège Pierre Norange ; un
professeur de maths durant 3 semaines à Trignac ; un professeur de techno manquant à Albert Vinçon ; un professeur de science physique en terminale depuis 3 semaines à Aristide Briand
…
- Des établissements avec un nombre élevé d’élèves par classe : 15 classes à 30 élèves au collège Pays blanc ; une moyenne de 29 par classe à
Albert Vinçon ; dans les lycées Galilée et Aristide Briand jusqu’à 35 par classe !
- Les difficultés liées, depuis la loi de 2005, à l’inclusion, « à tout prix » dans les classes, sans moyen adapté – à raison de 3 au maximum
- des élèves ayant des handicaps.
C’est parfois témoigne une participante « à la limite de non assistance à enfants en danger ». Il faut ajouter qu’il y a de plus en
plus d’élèves difficiles, non reconnus par la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Comment s’étonner que des parents préfèrent
parfois transférer leurs enfants dans le privé ?
Le SNFOLC va poursuivre les réunions d’informations syndicales dans les collèges et lycées.
mercredi 14 octobre 2015
Communiqué du SNFOLC
Réforme du collège : plus que jamais nous
voulons son abrogation Assemblées générales dans les établissements : leur formation-formatage, nous n'en voulons pas !
La réussite de la manifestation nationale du 10 octobre, appelée par 14 organisations syndicales, dont Force Ouvrière, le confirme: l'opposition à la réforme du collège est un mouvement de fond.
L'immense majorité de nos collègues n'en veut pas, les parents, l'opinion publique les soutiennent.
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Le SNETAA-FO et le SNFOLC invitent les personnels à se rassembler sur leurs revendications : défense du statut national et retrait du projet Peillon, augmentation des salaires, les postes et
les heures nécessaires pour l’école de la République. A participer à la mobilisation interprofessionnelle appelée par la FO, la CGT et SUD, à participer à la grève interprofessionnelle et aux
manifestations le 18-03 contre l’austérité, pour les salaires, les
Lundi 10 février 2014
Audience au collège Pierre Norange, de Saint-Nazaire, demandée au Principal
par des représentants des personnels, accompagnés de représentant syndicaux
Motion adoptée au Lycée Aristide Briand et soutenue par les sections syndicales CGT-Educ’Action, SNES-FSU et SN-FO-LC
Le projet de décret touche aux modalités de recrutement, de formation initiale et de rémunération de toutes les catégories de personnels enseignants, d’éducation et d’orientation. Il enferme
les rémunérations et carrières des futurs enseignants dans le moule de l’austérité et supprime les cadres de pré-recrutement statutaires. Fo continue de revendiquer le rétablissement du
concours externe au niveau licence, suivi d’une formation professionnelle en qualité de stagiaire, sur la base d’obligations
Rappelant son opposition au Pacte Budgétaire Européen et à la logique d’austérité, mise en œuvre en Europe et en France, la Commission Exécutive réaffirme la détermination de FORCE OUVRIERE à
combattre toute remise en cause des droits des salariés du public, du privé, des chômeurs et des retraités